Très à l’aise dans des rôles réalistes, qui mieux que Karin VIARD pouvait interpréter Marithé cette conseillère emploi de l’A.F.P.A. qui coache Carole qui elle,
prend les traits d’Emmanuelle DEVOS dans ce film de 2014 d’Anne LE NY « On a failli
être amies.
L’intrigue
Marithé, employée
au sein de la principale association de formation continue nationale,
accompagne un groupe de femmes qui ont été licenciées, lorsque fortuitement, Carole, épouse d’un restaurateur local
réputé, débarque dans l’agence. Celle-ci travaille avec son époux mais, bien
qu’elle s’en acquitte fort bien, elle a beaucoup de mal à l’assumer,
développant même une crise d’exéma à chaque fois qu’elle assure sa fonction en
salle. Elle cherche à s’évader au travers d’une relation adultère avec un
expert-comptable, ce qui ne parait pas la satisfaire outre mesure. Marithé, divorcée, est elle aussi loin
d’être comblée sur le plan affectif, et à la faveur de l’accompagnement qu’elle
accepte de lui dispenser dans le cadre d’un bilan de compétences, elle
rencontre Sam (Roschdy Zem), le mari de Carole, qu’elle commence par admirer
pour l’assurance qu’il dégage, puis dont elle s’éprend. Elle manœuvre alors
pour favoriser les projets de création d’entreprise de Carole, un Centre d’équitation en association avec son amant, dans
le dessein d’écarter le seul obstacle qui se dresse sur le chemin qu’elle
entreprend vers Sam. Ses plans ne se
passeront pas comme prévu, elle se mettra même en péril à titre professionnel.
Tout comme dans Ma part de gâteau, Karin VIARD est « dans le rôle »,
totalement crédible : Marithé,
conseillère emploi, coache ses ouailles
avec entrain et dynamisme, les incitant à un certain positivisme sans jamais
tomber dans la caricature. Elle anime avec détermination des réunions d’aide à la
recherche d’emploi , conduit des simulations d’entretiens de recrutement ou déroule
consciencieusement les tests de
personnalités, sans s’offusquer des résultats saugrenus délivrés par l’ordinateur.
C’est ainsi que Carole se voit
orientée vers le métier de « fauconnier » certainement également pour
les besoins du scénario. Ne lâchant rien, elle vit son sacerdoce à
fond, sans états d’âmes, son existence étant centrée sur le devenir de ses protégées, elle va jusqu’à
les accompagner sur le terrain pour les
aider à trouver un stage, ou intercède auprès d’une relation à la C.C.I. locale pour que Carole intègre une formation d’aide à
la création d’entreprise.
Quand ses
plans échouent, elle sombre alors dans un burn-out,
c’est du moins ce que diagnostique son supérieur qui applique mécaniquement la
procédure prévue dans ce cas : un accompagnement psychologique suivi d’une
réorientation professionnelle. Marithé
réagira curieusement, presque satisfaite d’être touchée par une pathologie somme
toute « classique » en entreprise, comme si elle était finalement normale.
Toujours dans le contexte professionnel, ce film montre
également quelques scènes courantes du monde du travail telles que des situations
relationnelles ou managériales ou un départ à la retraite, l’occasion d’offrir
des cadeaux mais aussi de danser ce qui semble peu usuel. Il est aussi l’occasion d’explorer furtivement
les arrières cuisines d’un restaurant gastronomique, pour quelques scènes de préparation
ou de dressage d’assiette, ainsi que le service en salle sans que l’on y
apprenne beaucoup sur cette branche professionnelle.