Il ne manque
pas d’évoquer quelques éléments pragmatiques, liés à son âge ou à des
considérations financières : l’âge de départ à la retraite qui augmente (ci han
spostato sempre un po più avanti la pensione) et la banque, où « ils sont
gentils mais ne veulent rien donner … la même gentillesse que le serpent » (in
banca son gentili ma non mi danno niente la stessa
gentilezza del serpente). Et les
jours passent, interminables (i giorni sono lunghi, non vogliono finire),
pendant que le syndicat appelle à une nouvelle mobilisation pour ceux qui
restent (il sindacato chiede un’altra mobilitazione per quelli che ci sono
ancora dentro). Et puis, sans que ce soit une consolation, le patron ne semble pas être
au mieux : les yeux gonflés, la chemise froissée, quand il rencontre son
ancien salarié, il détourne le regard, les yeux vides, la barbe négligée (ho
visto il titolare aveva gli occhi gonfi, la giacca da stirare mi ha visto, si è
girato, stava male aveva gli occhi vuoti, la barba da rifare).
Comme dans
la chanson d’Eddy Mitchell, le
plus pénible, c’est l’impression d’inutilité,
le sentiment de culpabilité exprimé par un refrain scandé à l’adresse de la
compagne de ce « disoccupato » : je te demande pardon si je t’offre
aussi peu (ti chiedo scusa se ti offro così poco), je te demande pardon si je
ne te donnerai pas assez, je te demande pardon si je te demanderai de la
patience (ti chiedo scusa se non ti darò abbastanza ti chiedo scusa se ti
chiederò pazienza). Un refrain qui finit par une imprécation afin de ne pas
être abandonné, qui donne son titre à la chanson du rocker transalpin : je
n’ai que toi, je n’ai que toi (non ho che te).
Tout autant
que « Il ne rentre pas ce soir », la musqiue de « non ho che te » n’a
rien d’un blues mais bénéficie d’un rythme enlevé qui renforce le réalisme d’un
texte dont la mise en image du clip est particulièrement bien adaptée.
Pour aller
plus loin : le texte intégral de la chanson