Cédric Klapisch a-t-il été trop ambitieux ou ne voulait-il simplement pas réaliser une véritable comédie sociale avec cette "Ma part du gâteau", son film de 2011 ? Alors que les ingrédients semblaient être réunis, le résultat est un mélange entre une critique de la mondialisation et de ses effets dévastateurs, une chronique de la lutte des classes au sein d'une entreprise du nord de la France, et une histoire d'amour qui serait banale si elle ne s'instillait entre deux personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer.
France, le personnage principal, personnifiée par une remarquable Karin Viard, est une mère courage qui élève seule ses trois filles, et qui doit aller travailler à Paris, suite à son licenciement provoqué par les affreuses spéculations de traders basés à Londres. Elle était jusqu'alors salariée dans une entreprise qui gère des containers, à Dunkerque, et se fait embaucher comme femme de ménage particulière chez Stéphane (Gilles Lellouche), justement l'un des requins de la finance responsables de sa situation. Elle s'en rendra compte, après avoir eu une relation avec lui, favorisée par la proximité qu'elle développe avec son fils dont il ignorait pratiquement jusqu'à présent l'existence . S'apercevant qu'elle a été trahie par Stéphane, qui n'a aucun sentiment pour elle, et qu'il est à l'origine de la casse occasionnée dans son entreprise, elle le fera venir à Dunkerque après avoir kidnappé son enfant, et le "dénoncera" à ses anciens collègues. Le film s'achève alors qu'elle est emmenée par les gendarmes, le sentiment d'injustice n'en est que plus fort, tandis que lui même s'enfuit, poursuivi par les ouvriers de l'entreprise dont il a scellé le sort par ses spéculations.
Sur le monde du travail, si Cédric Klapisch nous montre un peu le monde des salles de marché et sa tension palpable, il nous dévoile à peine l'univers portuaire et la manipulation des containers, est esquisse tout au plus la lutte syndical pour la défense des emplois. Au registre du métier de femme de ménage, les scènes sont elle aussi limitées, puisque France travaille seule au domicile du trader, où elle repasse, passe l'aspirateur, s'occupe de son fils ou, exceptionnellement, assure le service lors d'une réception organisée par Stéphane dans son luxueux appartement.
Au cinéma, au théâtre ou dans la littérature, le métier et le statut des protagonistes ou leur environnement professionnel peut avoir une incidence sur l'intrigue. Et parfois, c'est le monde de l'entreprise lui même qui fait l'objet du scénario. Volontation propose un panorama des conditions de travail dans la littérature, au théâtre, au cinéma, à la télévision ou dans la chanson ...
dimanche 21 février 2016
mercredi 10 février 2016
L'exploitation de carrières dans les îles Éoliennes dans "Vulcano" un film de William Dieterlé (1950).
La genèse de Vulcano
est déjà à elle seule toute une histoire, intimement liée à celle du maître
Rossellini, et de l’actrice Anna Magnani comme l’explique Telerama dans cet article. C’est la grandissime tragédienne que l’on trouve dans le rôle
principal de ce drame réalisé en 1949 par William Dieterle qui raconte le retour d’une femme sur
son île natale, assignée à résidence après s’être prostituée sur le continent,
et qui souffrira de l’hostilité de la population. Magdalenna luttera pour
éviter que sa jeune sœur, Maria, ne subisse le même sort qu'elle et ne tombe dans les griffes d’un
souteneur.
Elle cherchera à subsister en travaillant, à cette occasion nous pourrons observer le travail dans une mine. Si un dialogue dans le film fait
allusion au ramassage de pierres ponces, il s’agit plus vraisemblablement ici d’une
carrière de souffre, ce qui semble
logique en raison du caractère volcanique de l’ile. Cet environnement peut être rapproché des images d’un autre film, "Fils de personne", qui lui se déroule dans une exploitation
de marbre dans la région de Carrare.
Dans Vulcano, les scènes qui se déroulent dans la carrière
montrent les hommes, positionnés au sommet de la montagne, qui à l'aide d'un pic, font tomber la
poussière de roche ou le sable que les femmes chargent dans des wagonnets dont
le contenu est ensuite vidé dans le précipice qui domine la mer. Les conditions
de travail sont pénibles, accentuées par le soleil brûlant, la pause déjeuner
est donc la bienvenue. Elle est annoncée
par le chef de chantier qui la sonne à l’aide d’un gros coquillage qui fait
office d’olifant. Les ouvrières vont alors récupérer les panier-repas qu’elles
ont apportés le matin, tandis que leurs collègues masculins dévalent la pente
de la montagne en glissant harmonieusement sur leurs deux pieds, tels des
skieurs, changeant de direction ou se freinant en plantant élégamment derrière
eux leur outil.
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