jeudi 7 janvier 2016

Le Social Climbing dans "Belle du Seigneur" d'Albert Cohen (1968)

Dans le monde des affaires, il est conseillé de se créer un réseau virtuel ou réel et de l'animer afin de développer son "business". Il en va de même pour trouver un emploi ou, pour les étudiants, pour décrocher le stage ou le job de leurs rêves. Au titre de l'IRL ("In real Life), les cocktails ou "pince-fesses" mondains dans le secteur économique sont une occasion rêvée d'augmenter son portefeuille de cartes de visite. Mais attention à ne pas pratiquer le "social climbing", cette attitude qui consiste à abandonner son interlocuteur comme une vieille chaussette sous prétexte d'apercevoir à l'autre bout du buffet, une personne plus titrée ou plus apte à faire avancer nos projets. Si un néologisme qualifie ce comportement de mauvaise éducation, il n'est en rien nouveau, puisque déjà, en 1968, Albert Cohen dans Belle du Seigneur le décrivait parfaitement :
Verres givrés en main et y contemplant les glaçons flottants, les invités importants étaient, selon leur tempérament, furieux ou mélancoliques lorsqu'ils étaient abordés ou happés au passage par un invité moins important et en conséquence inutile à leur ascension mondaine ou professionnelle.  Ils n'en supportaient l'improductive compagnie que provisoirement et en attendant mieux, c'est-à-dire la fructueuse prise de quelque supérieur.
Albert Cohen, Belle du Seigneur, 1968.

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