"Superstar" pourrait faire l'objet d'une étude sur les conditions de travail dans le monde impitoyable de la télévision et plus encore sur les relations interpersonnelles épouvantables et la manipulation dont sont victimes ou coupables les producteurs et les divas du petit écran et leurs collaborateurs. Le sujet, improbable mais interpellant, est celui de Martin Kazinski, un anonyme qui, à cause des réseaux sociaux, est projeté sur le devant de la scène, sans que l'on sache pourquoi et comment cette célébrité involontaire ait commencé. La réflexion proposée par le réalisateur réside dans la puissance et la dangerosité des nouveaux médias, et leur capacité à fabriquer des stars totalement artificielles et éphémères.
C'est sous l'angle de l'entreprise industrielle que nous l'évoquerons, même si cette partie est la plus réduite dans ce film de Xavier Giannoli de 2012. Au tout début, avant de devenir « l'homme qui ne voulait pas être célèbre », Martin est ouvrier dans une entreprise dont l'activité est de «désosser» des appareils électroniques afin de les recycler. Avec une particularité puisque, sans que l'on sache s'il s'agit d'un E.S.A.T. (Etablissement et Service d'Aide par le Travail), les salariés sont composés en partie de travailleurs handicapés, déficients mentaux. Martin est très proche d'eux, plus encore d'un jeune trisomique qui ne traite que la touche «x» des claviers d'ordinateurs, cette proximité permet au réalisateur d'appuyer un peu plus sur la superficialité du monde de la télévision comparé à celui d'une entreprise industrielle, dont les ouvriers sont même improprement qualifiés de «débiles légers» au milieu du film.
Il est à noter que ces salariés portent des tenues très ressemblantes à ceux de Bretagne Ateliers, une entreprise adaptée dont nous avons parlé dans ce blog (Comment Bretagne Ateliers gère ses compétences), et qui semble poursuivre son activités après avoir subi les affres de la crise automobile de ces dernières années.
Au cinéma, au théâtre ou dans la littérature, le métier et le statut des protagonistes ou leur environnement professionnel peut avoir une incidence sur l'intrigue. Et parfois, c'est le monde de l'entreprise lui même qui fait l'objet du scénario. Volontation propose un panorama des conditions de travail dans la littérature, au théâtre, au cinéma, à la télévision ou dans la chanson ...
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