mardi 17 février 2015

Adriano Celentano à la tête d’un mouvement social dans « Rosso bianco e …» un film d’Alberto Lattuada (1972)


Dans ce film d’Alberto Lattuada de 1972, sorti en France sous un titre peu évocateur, voire trompeur (Une bonne planque), Adriano Celentano endosse les habits d’un drôle de patient atteint d’une infirmité de la jambe, Annibale Pezzi, qui occupe depuis 2 ans un des lits de l’hôpital de la ville, avec la complicité du Maire, grâce à son appartenance au Parti Communiste. Il y fait régner sa loi, s’introduit partout, jusque dans la salle d’opération, et ne quittera l’établissement  que sous la contrainte de Germana, la nouvelle mère supérieure magnifiquement interprétée par Sophia Loren. Chassé de son refuge, Annibale deviendra infirmier de campagne, grâce aux connaissances acquises pendant ses années « d’études » au sein des différents services de l’hôpital, puis prendra la tête d’un mouvement social organisé par les ouvriers de la Polovo, une unité de conditionnement d’œufs.
Cet engagement lui sera fatal, il sera renversé par une automobile occupée par quatre brigands qui viennent de dévaliser la banque locale et qui tentent de forcer le barrage mis en place par les manifestants, non sans avoir roulé sur les boîtes d’œufs disposés par les ouvriers, dans une scène allégorique.
Outre la conduite de ce mouvement prolétaire qui survient à la fin du film, Annibale aura eu précédemment l’occasion de s’exprimer sur les conditions de travail. Lors de l’arrivée à l’hôpital d’un ouvrier qui a eu le bras sectionné par un massicot, scandalisé, il déclarera « qu’il ne faut pas utiliser les équipements de sécurité, qu’il n’y a pas d’enfants dans les usines », reprenant ainsi une litanie populaire qui, comme par défiance à l’autorité, laisse entendre que ce sont justement ces dispositifs de sécurité qui provoquent les accidents.

Un point de vue aux antipodes du combat du médiatique chanteur et acteur italien pour l’amélioration des conditions de travail et la lutte contre les accidents du travail, le « morti bianche », un sujet notamment traité dans son film « Yuppi Du » traité dans ce blog.



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