Dans « Riens du tout » (1992), Cédric Klapisch, alors tout
jeune réalisateur, nous plonge dans l’univers des grands magasins. La situation
des « Grandes galeries » est peu reluisante, un directeur est donc recruté
pour redresser la situation à l’échéance d’un an. Sans tomber dans la
caricature, la critique du monde des grands magasins d’un côté, et celle des
nouvelles théories managériales sur autre plan, sont assez justes.
Le nouveau dirigeant, M. Lepetit, interprété par FabriceLucchini, commence par s’immerger afin de susciter la confiance de ses
collaborateurs, puis met en place un plan d’actions, aidé de consultants.
Les salariés sont pour certains réfractaires, « tu me
vois prendre des cours ? » ou plus ouverts, « mais si, c’est
bien ! », ou bien défendent leur statut de démonstratrice ou de
vendeur(se).
Des conflits naîtront de la mise en œuvre de la nouvelle
organisation, accentués par la position des syndicalistes qui s’indignent par exemple qu’un
étudiant en DEES de marketing, ne soit
pas rémunéré au titre de son stage, alors que lui-même ne s’en plaint pas.
Le dirigeant essaiera de resserrer la cohésion entre ses
salariés au travers d’actions collectives comme la création d’une chorale ou l’organisation
d’un séminaire de « team building » dont le point d’orgue sera un
saut à l’élastique pour l’ensemble des salariés ; l’un d’entre eux
refusera l’ épreuve.
D'autres actions viseront à augmenter la performance commerciale. En effet, le jeune manager découvre que certains employés, certes en fin de carrière, se désintéressent complètement des clients et de leurs préoccupations. Une situation plutôt rare de nos jours dans ces grandes enseignes de la distribution de centres villes. Il développera aussi les animations commerciales en magasin, respectant ainsi les règles du commerce moderne.
Il usera de procédés moins glorieux pour promouvoir son
enseigne ; il s’empressera par exemple d’affubler l’un de ses salariés
chargé de nettoyage d’un tee-shirt à ses couleurs, à l’issue d’un marathon que
celui-ci vient de remporter.
Les efforts de notre « manager de transition », dirait-on
aujourd'hui, seront vains car la décision de fermer le magasin était prise dès
le début par le Conseil d’administration, qui cherchait en fait à développer
les ventes pour financer le plan de licenciement.
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