lundi 25 novembre 2013

"Elisabeth ou l'équité" : une pièce de théâtre avec Anne Consigny

C'est à partir d'une œuvre d'Eric Reinhardt que Frédéric Fisbach a monté cette pièce, dans laquelle Anne Consigny interprète une DRH qui se débat dans un monde masculin. Elle doit faire face à des conflits sociaux et des fermetures de sites car son entreprise est détenue par un fonds de pension américain. Un événement dramatique bouleversera sa position au risque de se faire anéantir par le système, sur fond d'intrigues politico-financière et de mondialisation. Elle cherchera une issue par la quête du sens premier de "l'équité".
Dans cette pièce, l'entreprise et y est appréhendée d'un point de vue original, celui d'une cadre supérieure. C'est du moins l'analyse qu'en fait Gilbert Edelin, co-créateur du blog "Théâtre et entreprise", un site extrêmement bien documenté sur le monde du travail et la façon dont il est abordé dans le théâtre, créé par l'association du même nom. 
Voici un extrait de l'article qui peut être consulté à cette adresse : "D'abord, s'il n'est pas si fréquent que le théâtre s'intéresse au social, au monde du travail, à l'entreprise, il est rarissime qu'on y traite des cadres supérieurs, placés entre leur loyauté à l'entreprise et leurs valeurs humaines. Cette "caste" avec ses privilèges mais aussi ses contraintes est un sujet que le radar des médias et de la culture n'accroche pas: malgré son rôle dans les conflits sociaux on n'aborde en général l'entreprise que par la base, qui s'exprime plus naturellement et plus facilement par ce canal, qui est même un outil de lutte."
Production Théâtre du Rond-Point / Le Rond-Point des tournées, coproduction Théâtre Liberté / Toulon, Cie Frédéric Fisbach
Le texte a été publié le 3 novembre 2013 aux éditions Stock.
 



 

vendredi 25 octobre 2013

"Surveillance" : un téléfilm de France 2 au coeur de la sécurité dans un hypermarché

C'est d'un roman de Régis Serange que Sébastien Grall a adapté ce téléfilm, "Surveillance" qui se déroule en grande partie dans les parties cachées d'un hypermarché. L'histoire est captivante, bien que comme l'écrit  Hélène MARZOLF dans Télérama "le scénario s'emberlificote en accélération et prises de conscience peu crédibles, jusqu'à un dénouement expéditif et héroïque" qui transforme "cette critique de la société du flicage en épilogue de polar banal".
La trame prend corps avec l'embauche de PierreThomas Jouannet) en qualité d'agent de sécurité au sein de l'hypermarché ENO Center. Il sympathise avec Léa (Léonie Simaga) qui deviendra sa maîtresse, bien que toute relations entre employés soit interdite. Puis avec son zèle empreint d'intégrité, il gravira tous les échelons de la hiérarchie du service pour prendre le poste de responsable adjoint de la sécurité, en bénéficiant de la bienveillance de son supérieur judicieusement interprété par François Berléand. Notre jeune recrue, à qui l'entreprise tarde à délivrer son contrat de travail et qui lui verse des primes en espèces sonnantes et trébuchantes, des pratiques qui n'ont normalement plus cours dans la grande distribution, mettra à jour un trafic d'échange d'appareils d'électroménager, auquel participent des salariés et dans lequel trempe le Directeur Général Adjoint (Alexandre Steiger). Mais son chef lui demandera de ne pas révéler l'affaire, puisque lui est aussi est complice de ce remplacement d'articles de de contrefaçon, les appareils neufs étant écoulés par une entreprise dirigée par l'épouse de Sauveterre, le Directeur Général Adjoint.
Pierre devra également assurer une surveillance rapprochée sur la personne du Directeur Marketing (Francis Perrin), syndicaliste, qui, acculé, mettra fin à ses jours dans une chambre d'hôtel lors d'une tournée auprès des fournisseurs.
Réaliste ou non, cette référence aux conditions de travail n'est pas laseule dans ce téléfilm. La surface de vente n'est pratiquement pas montrée, sauf au travers du prisme de l'objectif des caméras de surveillance. ce sont donc les parties obscures du magasin qu'il est nous est permis de  voir : salle de contrôle, lingerie, bureaux de la direction et réserves. Evidemment, ce sont les la sécurité et le contrôle qui sont mis en avant, les relations entre hiérarchie et subalternes apparaissent rudes, froides, c'est un management très directif qui est adopté. Le responsable sécurité est du type "old school", espérons-le, décomptant par exemple les pauses pipis du temps de travail. Il ne recule devant rien pour faire baisser le taux de démarque, c'est à dire le pourcentage de Chiffres d'Affaires parti en perte ou en vol : surveillance poussée au harcèlement, pression, implantation de caméras dans les toilettes du personnel féminin ... Il passe son temps dans son bureau à contrôler et à vider sa bouteille de whisky.
Le Directeur Général Adjoint, quant à lui, va jusqu'à cacher de l'argent dans les affaires d'une hôtesse de caisse pour exercer un chantage et lui imposer une relation sexuelle. Le travail de ces "caissières" est survolé, seul le fameux SBAM, la formule mnémotechnique "Sourire-Bonjour-Au revoir Merci" revient à plusieurs reprises. il est par ailleurs surprenant de trouver la fonction de Directeur Marketing dans un magasin, même de taille imposante, d'autant plus qu'il démontre de la sympathie, voire de la complicité avec les fournisseurs, ce qui n'est pas la règle dans la Grande Distribution. Et le référencement et les négociations sont plutôt l'apanage des managers de rayons. Des concessions faites à la réalité au service du scénario de cet excellent téléfilm qui fait penser à Marie-Line, un film traité dans ce blog qui abordait entre autres des relations dans une équipe de nettoyage affectée à un supermarché.

lundi 21 octobre 2013

"La Fabbrica" : une pièce de théâtre d'Ascanio Celestini

La "Fabbrica" est une pièce appartenant à un genre à part, le  théâtre-récit.  Dans la lignée de Dario Fo, l'auteur, Ascanio Celestini, décrit "le vécu physique de l'usine", au travers d'histoires ou de luttes syndicales, mais aussi l'apprentissage par l'observation et la répétition des gestes. L'ouvrier n'est pas capable d'expliquer son métier à l'aide de paroles,c'est son corps qui le vit et le mémorise. C'est donc par des gestes et des attitudes qu'il peut l'exprimer.
Ascanio Celestini, lui-même fils d'ouvrier, dresse aussi  un panorama de la réalité industrielle et politique de l'Italie du 20ème siècle, au travers de l'histoire des travailleurs que sont le chef manœuvre amputé d'une jambe, son père et son grand-père, tous trois prénommés Fausto, ou du patron de l'usine. Autour d'un haut fourneau et de ses températures insupportables, la légende de l'industrie se construit : "Celle de l'origine où les ouvriers étaient forts comme le bronze et hauts comme les géants; celle des ouvriers aristocratiques rendus indispensables à la production jusqu'à être exemptés du service militaire durant la Grande Guerre et tolérés par le régime fasciste malgré leurs idées communistes ou anarchistes; et enfin la période contemporaine avec une usine qui réduit le nombre de ses travailleurs." (Source : www.théatre-contemporain .net).

Ascanio Celestini à la foire du livre de Turin en 2008 (Wikipedia.fr)


mardi 15 octobre 2013

15 jours ailleurs : un téléfilm avec Didier BOURDON sur France 2

C'était mercredi dernier, le 09 octobre 2013, France 2 proposait une soirée sur le thème "Burn Out : quand le travail nous fait craquer". Pour illustrer le sujet, et lancer le débat animé par Benoît DUQUESNE, il nous était proposé de voir un téléfilm de Didier BIVEL, "12 jours ailleurs", avec pour les 2 rôles principaux, Didier BOURDON et Judith CHEMLA. Le premier y interprète un acheteur omnipotent et manipulateur d'un hypermarché, qui, subitement, est lui-même victime d'un jeu de chaises musicales qui lui fera perdre son pouvoir, donc sa raison d'exister, et le fera tomber dans une grosse dépression que l'on qualifiera de "burn-out". Le phénomène n'est pas ici seulement lié à un surinvestissement dans le travail, mais autant à une perte de pouvoir. Et très certainement à un manque de reconnaissance, que Vincent, le personnage joué par l'ex "Inconnu", trouvera finalement en apportant son aide à une malade mentale, Hélène, qu'il rencontrera lors de cette période de 2 semaines de convalescence qu'il effectue en clinique psychiatrique.
Cette fiction nous délivre peu d'éléments sur les situations professionnelles et les conditions de travail. Si quelques scènes se déroulent en entreprise, ou sur les sites de fournisseurs que cet acheteur s'acharne à étrangler, au mépris de tout respect humain, l'essentiel de la trame se déroule au sein de l'établissement médical ou dans le foyer de ce cadre mis au ban du monde du travail. L'épouse, incarnée par Agathe DRONNE, assurera un rôle clé dans la reconstruction de Vincent, comme souvent dans la réalité, pour peu que la victime parvienne à s'épancher et à dépasser l'opprobre qui s'abat sur lui.
Les deux principaux interprètes de ce téléfilm ont obtenu une récompense au festival de Luchon pour leur interprétation.

samedi 12 octobre 2013

"Precario È Il Mondo" : Une chanson italienne de Daniele Silvestri sur la futilité du travail en Italie (2010)

Dans cette chanson de 2010, au rythme entraînant, Daniele SILVESTRI exprime d'abord sa désillusion pour "la petite botte", c'est à dire l'Italie, qu'il ne veut plus habiter, mais surtout pour l'inutilité du travail dans sa patrie : " Mon travail est inutile, futile même, déplaçable, remplaçable, régulièrement rançonné ... mon travail est fait de plastique qui peu à peu me vole l'âme ...".
Le premier couplet se poursuit, le ton se durcit : " le travail rend noble, je ne sais pas, peut-être, mais il rend certainement libre de se suicider, et moi je me suis brisé, je me suis brisé, je n'ai plus envie d'habiter la botte, ça n'a plus de sens de rester" ; il continue en remerciant, toutefois, "merci pour tout" et avant d'enchaîner avec le refrain, il conclue ce premier couplet "j'attends encore la fin du mois et j'arrête".
Mais pourquoi attendre la fin du mois, est-on en droit de se demander, puisque l'issue semble malheureusement fatale ?
Le refrain aborde un champ plus politique ou philosophique, "Le monde est précaire, la terre que je foule est flexible", un vocable qui n'est pas sans rappeler la mondialisation et ses effets, "la nuit est atypique, la poussière qui se soulève volatile ... la glace qui fond n'est pas pérenne, l'air non plus, il s'épuise, la seule incertitude est Quand".



Le second couplet continue dans un registre politique, puisque "Le monde est précaire, même si c'était normal, cette botte me semble encore plus précaire, elle s'effondre dans un tas de saletés, et ceux qui l'ont compris s'en vont". Puis, pour descendre sur les conditions de travail de manière plus précise, il prend à partie un individu, lui-même peut-être "toi au contraire, tu ne l'as pas compris et tu serres les dents derrière un bureau sans même avoir le temps de regarder dehors pour voir que toutes les couleurs changent et tout autour de toi, les gens s'agitent, bougent toujours". C'est alors l'impuissance qui est exprimée "Quelqu'un crie, mais personne n'entend cette protestation, il n'y a pas de futur à défendre, il y a seulement le présent, et encore à sauver il n'y a rien ou presque, mon amour, je ne résiste pas, je voudrais te convaincre de me rejoindre mais je n'y parviens pas, et je n'insiste pas". La fin de ce deuxième couplet verse dans le tragique, "toi, tu réussis encore à ne pas voir que le mauvais côté,  moi au contraire, j'y ai renoncé, je dois m'en aller, merci pour tout".
Enfin, entre la répétition des 2 derniers refrains, s'intercale un couplet restreint, en forme de jugement dernier, porteur d'espoir ou de désespoir éternel : "Et alors le temps s'arrêtera, à l'improviste, et qui s'aimait pourra s'aimer pour toujours, Et alors le temps s'arrêtera, à l'improviste et qui se détestait se détestera pour toujours".

Le texte original en italien :

Mi sono rotto, io mi sono rotto,
non ho più voglia di abitare lo Stivaletto
non ha più senso rimanere grazie di tutto
aspetto ancora fine mese poi mi dimetto
Tanto il mio lavoro è inutile, diciamo futile
essenzialmente rimovibile, sostituibile, regolarmente ricattabile
il mio lavoro è bello come un calcio all'inguine dato da un toro
il mio lavoro è roba piccola fatta di plastica
che piano piano mi modifica, mi ruba l'anima
dice “il lavoro rende nobili” non so può darsi,
sicuramente rende liberi di suicidarsi
e io mi sono rotto, io mi sono rotto,
non ho più voglia di abitare lo Stivaletto
non ha più senso rimanere grazie di tutto
aspetto ancora fine mese poi mi dimetto

Precario il mondo precario il mondo
flessibile la terra che sto pestando
atipica la notte che sta arrivando volatile la polvere che si sta alzando
Precario il mondo precario il mondo
non è perenne il ghiaccio che si sta sciogliendo, non è perenne l'aria e si sta esaurendo
e d'indeterminato c'è solo il Quando

Precario il mondo si finchè è normale
ma sembra ancora più precario questo stivale
che sta affondando dentro un cumulo di porcheria
e quelli che l'hanno capito vedi vanno via
e invece tu non l'hai capito, non l'hai capito
e stringi i denti dietro un tavolo dentro a un uffficio
senza nemmeno avere il tempo di guardare fuori
così non vedi che già cambiano tutti i colori
e intorno a te la gente si agita si muove sempre
qualcuno grida è una protesta che nessuno sente
non c'è un futuro da difendere solo il presente
e anche di quello di salvabile c'è poco o niente
amore mio non ci resisto, io non ci resisto
vorrei convincerti a raggiungermi ma non insisto
tu riesci ancora a non vedere solo il lato brutto
io invece ho smesso devo andare, grazie di tutto.

Precario il mondo precario il mondo
flessibile la terra che sto pestando
atipica la notte che sta arrivando volatile la polvere che si sta alzando
Precario il mondo precario il mondo
non è perenne il ghiaccio e si sta sciogliendo, non è perenne l'aria e si sta esaurendo
e d'indeterminato c'è solo il Quando

E allora il tempo si fermerà, improvvisamente e chi si stava amando potrà
amarsi per sempre
E allora il tempo si fermerà, improvvisamente e chi si stava odiando dovrà
odiarsi per sempre

Precario il mondo precario il mondo
flessibile la terra che sto pestando
atipica la notte che sta arrivando volatile la polvere che si sta alzando
Precario il mondo precario il mondo
non è perenne il ghiaccio e si sta sciogliendo, e non è perenne l'aria e si sta esaurendo
e d'indeterminato c'è solo il Quando

mardi 3 septembre 2013

Un livre d'art sur les SCOP (Sociétés Coopératives et Participatives) : "Ceux qui aiment les lundis" (Editions du chêne)


Les Editions du chêne demeurent une référence dans l'édition de beaux livres, riches de photos de qualité. Celui-ci, sans faillir à la tradition, prétend aussi exprimer le bonheur de travailler que ressentent les membres du personnel de ces SCOP, les Sociétés Coopératives et Participatives, des entreprises gérées démocratiquement par des salariés-coopérateurs. Si à l'origine elles comptaient dans leurs rangs essentiellement des entreprises de fabrication artisanales ou industrielles, elles concernent de plus en plus le secteur du commerce ou des services, ce qui explique l'abandon de leur dénomination initiale : "Société Coopérative Ouvrière de Production".
Le titre de ce bel ouvrage, "Ceux qui aiment les lundis", parait ne laisser aucune ambiguïté sur le bonheur que procure le fait de travailler pour sa propre "boîte". A une époque où la perte de sens affecte le monde de l'entreprise, la SCOP serait une solution idéale pour redonner du sens au travail et améliorer les conditions de travail. Leur nombre croissant, elles sont actuellement 2 000 et fédèrent 40 000 salariés, tout autant que la joie affichée par les salariés mis en scène sur les différents clichés de ce livre semblent le confirmer.

Ceux qui aiment les lundis
Edition du Chêne - Collection : Photo-reportage
EAN : 9782812307386
Pages : 120
Prix : 29.90 €

vendredi 21 juin 2013

Mademoiselle CHAMBON : maçon et institutrice, deux métiers très différents dans le film de Stéphane Brizé

Dans ce film de Stéphane Brizé de 2009, l'intrigue est basée sur la rencontre assez improbable de 2 personnes de conditions et de niveau social différents. Jean, le maçon, interprété par Vincent Lindon, est taciturne, et intellectuellement limité, tandis que Véronique Chambon est institutrice, cultivée et occupe ses loisirs en jouant du violon.
En raison de l'immobilisation de son épouse consécutif à un mal de dos, Jean doit se rendre à l'école récupérer son fils. C'est à cette occasion qu'il rencontrera l'institutrice (Sandrine Kiberlain) qui lui proposera de venir présenter son métier aux élèves, ce dont il s'acquittera avec passion, lui, pourtant avare de ses mots. Les enfants son enchantés. Ce sera le début de cette relation compliquée.
Sur leurs métiers respectifs nous apprendrons peu de choses. L'entreprise de Jean intervient dans plusieurs corps de métier, il assurera d'ailleurs lui-même le changement d'une fenêtre dans l'appartement de l'enseignante, ce qui constituera l'une des seules démonstrations de la technicité de cette profession. Pour le reste, les scènes prenant pour cadre les chantiers montrent essentiellement des ouvriers à la tâche, parmi lesquels on reconnaitra Bruno Lochet. Les salariés sont respectueux des consignes de sécurité, puisqu'ils portent l
des casques, des lunettes pour les opérations de découpe ou de limage à l'aide d'une meuleuse, ou autres E.P.I. (Equipements de Protection Individuels). Mais la caricature n'est pas loin, puisque l'on voit les "gars du bâtiment" boire de la bière.
Du côté de Véronique, exceptées les scènes situées dans la classe avec les élèves, la seule incursion dans le métier de maîtresse d'école sera une séance de correction de copies. Sur le réalisme du statut de cette enseignante, il est permis de s'interroger, puisqu'elle est directement cooptée par sa directrice. Dans la réalité, c'est normalement le rectorat qui procède aux affectations.
Les conditions de travail seront également abordées puisque le mal de dos d'Anne-Marie (Aure Atika) l'épouse de Jean est lié au métier qu'elle exerce dans une imprimerie.
Ce film est adapté d'une œuvre de Eric Holder parue sous le même titre, Mademoiselle Chambon (Flammarion - 1996).



dimanche 28 avril 2013

"La gueule de l'emploi" : un entretien collectif pour le GAN dans un documentaire de France 2 (2012)


Ce programme diffusé en seconde partie de soirée en 2012 sur France 2, n’a pas eu le retentissement qu’il méritait. Bien malheureusement. Ce documentaire mettait en relief une méthode employée par le GAN, en s’appuyant sur un cabinet de recrutement aux méthodes peu scrupuleuses. Une sélection impitoyable qui n’a rien à envier aux pires formats de téléréalité, où l’on retrouve toutes les formes de bassesse humaine : mise en compétition, pression, avilissement, manipulation, lâcheté …
La première impression, à regarder ce documentaire, c’est que « ce n’est pas possible », il s’agit nécessairement d’une fiction, tant les acteurs, qui n’en sont donc pas paraissent caricaturaux. Des recruteurs aux questions déstabilisantes, telles qu’on ne devrait plus en voir et des candidats prêts à se déchirer pour obtenir le précieux Graal, un poste de commercial dans le groupe d’assurance français. Pour ces derniers, le téléspectateur pouvait au moins compatir, car certains d’entre eux se trouvaient en situation précaire, et cette opportunité pouvait représenter une chance à saisir.

Plus on avance dans la diffusion, plus on est pris d’écœurement : on se dit que les protagonistes vont réagir. Que les consultants de ce cabinet de recrutement vont se rendre compte qu’ils vont trop loin. Que les candidats vont se rebeller, qu’ils vont s’entendre pour au mieux, abandonner cette pantomime de recrutement, ou même rentrer dans le lard de ces tortionnaires. Ou au moins que les représentants du Gan vont ouvrir les yeux et mettre fin à cette torture. Non, rien de cela, le processus sera mené jusqu’à son terme pour un piètre résultat. Mais le plus surprenant, c’est que finalement, l’image de l’entreprise n’en sera qu’à peine écornée.  

dimanche 7 avril 2013

Une compétence précieuse dans le monde la banque d'affaires dans le film "L'argent des autres" (1978)

C'était dans le film de Christian de Chalonge, "L'argent des autres" (1978). Jean-Louis Trintignant y interprète le rôle d'un commis de banque, fondé de pouvoir dans une grande banque d'affaires, qui fera les frais d'une opération financière montée avec l'un des clients, Claude Chevalier d'Aven joué par Claude Brasseur. Lors d'une conversation informelle, deux dirigeants de l'établissement financier commentent les événements et envisagent le licenciement de leur cadre tout en reconnaissant qu'il sait déjeuner".
"Savoir déjeuner", au-delà de savoir se tenir à table et manger proprement, cela implique la capacité à veiller au bien-être des convives, notamment si ce sont des clients, et de lancer et entretenir une conversation, tout en veillant aux intérêts de son entreprise et de pouvoir convaincre les clients des avantages de travailler avec celle-ci, ou de l'intérêt de ses propositions commerciales. Une compétence malheureusement en voie de disparition ...

dimanche 3 mars 2013

Séance de lecture à la bibliothèque Oscar Wilde : Le monde du travail dans le théâtre contemporain


Libération s'est fait l'écho de cette séance de lecture de morceaux choisis ayant en commun de traiter des conditions de travail dans le théâtre, qui s'est tenue dans le XX ème arrondissement de Paris à la bibliothèque Oscar Wilde  C'est d'abord une lecture du texte "Au boulot" qui fait référence à l'entretien d’embauche ou d’un patron qui se jette par la fenêtre, de licenciements, du cloisonnement des services ... Puis c'est au tour de du suisse Urs Widmer d'être à l'honneur avec sa pièce "Top Dogs" qui évoque également les licenciements "de gens bien", puis Oriza Hirata, auteur japonais dont on lit des extraits de "La hauteur à laquelle volent les oiseaux" qui traite entre autres de qualité dans une usine.
Enfin c'est "Made in china" de Thierry Debroux qui parachève ce florilège de lectures, et qui met en scène un recruteur, Lisa, confrontée à des candidats.

Plus d'informations sont disponibles dans l'article de Libération ou sur le site de la bibliothèque Oscar Wilde.


dimanche 24 février 2013

Les conditions de travail dans un programme de téléréalité sur M6 : "Patron incognito"

Pour l’entreprise, l’objectif de départ de ce programme n’est pas des plus évidents, si ce n’est de vérifier la qualité des prestations fournies aux clients. C’est ainsi que Guillaume Richard, le sémillant Pdg de O2, société spécialisée dans le secteur des services à la personne, annonce religieusement aux membres de son conseil d’administration, à peine surpris, qu’il va s’immerger au plus profond de sa structure. Grimé, il va se faire passer pour un nouveau collaborateur dans différentes agences de son groupe. « Pendant une semaine !» annonce-t-il cérémonieusement.
L’idée de ce « Patron incognito » pourrait être intéressante, n’était-ce le côté « voyeur » imposé par ce format de Téléréalité diffusé sur M6, produit par Endemol et qui est l’adaptation du Undercover Boss de la chaîne britannique Channel 4 . Au premier abord, l’expérience semble concluante. Le patron découvre les conditions de travail de ses employés, et s’extasie devant leur courage, leur professionnalisme, et le soin particulier qu’ils mettent à« tutorer » ce nouveau collègue, il est vrai bien empoté. La prévention des risques est scrupuleusement respectée, les gestes et postures soigneusement inculqués et appliqués. Il n’y a qu’à une occasion où il est permis de s’interroger, c’est lorsque l’on voit Guillaume porter un bambin sur ses épaules, en pleine rue, ce que ne semble pas remarquer sa tutrice, elle qui est habituellement si vigilante sur la sécurité et sur la proximité qu’il est interdit de cultiver avec les enfants. 


D’un point de vue des constats, que ce soit pour le jardinage ou le nettoyage, le manque de moyens est mis en lumière, ainsi que le non-respect des procédures, mais jamais au détriment des clients, bien entendu. Car les salariés de O2 sont investis d’un fort sentiment d’appartenance, et ils aiment leur métier, malgré les insuffisances de leur employeur, qui ne leur permet pas d’accéder à leur souhaits :  augmentation du nombre d’heures pour l’une, création d’une activité complémentaire pour un autre, ou migration vers des fonctions managériales ou tutorales pour une autre. Ne pouvant  évidemment pas dévoiler son identité, Guillaume Richard prenant les téléspectateurs à témoin, s’engage à considérer les requêtes de ses collègues d’un jour, et à améliorer leur sort.
L’émotion, incontournable dans le genre téléréalité, nous est fournie par cette galerie de portraits d’individus authentiques, prêts à partager un repas avec un inconnu, mais ne le ménageant pas, à grands coups de mise en scène. Patricia se plaint devant la caméra, mais en aparté : « je n’ai pas que ça à faire », pendant que son Pdg se débat avec un fer à repasser ; elle se retiendrait presque pour ne pas le massacrer. C’est d’ailleurs le second effet « spectaculaire » : voir le dirigeant se dépatouiller avec le nettoyage des toilettes, se démener avec une cisaille pour tailler une haie, ou appréhender le changement de la couche culotte d’un bébé.


Enfin, arrive le grand moment où chacun des collègues est convoqué au siège pour voir leur patron baisser le masque et révéler son identité. Il est légitime de se demander ce que l’on a bien pu dire à ces salariés pour les faire venir. Et comment justifier la présence de la caméra pour cette scène finale ? Aucune explication n’est avancée, alors que pour le reste de l’émission, c’est le prétexte d’un reportage sur un « chômeur en reconversion » qui justifie la présence d’une équipe de télévision. Mais ce n’est pas la moindre des incohérences. Car si cette émission est une excellente publicité pour les services à la personne, on y entend même parler des avantages qu’ils peuvent générer, et aussi un outil de promotion idéal pour la société O2, il est légitime de se poser quelques questions essentielles. Pourquoi, par exemple, faut-il attendre cette expérience pour que l’entreprise se rende compte de tels dysfonctionnements, dont l’un des plus criants est sans doute le manque d’hygiène dans l’une des agences, un comble pour des experts du nettoyage ! Mais le plus croustillant c’est de noter le manque de respect de différentes procédures internes dont la responsable nationale n’est autre que l’épouse de Guillaume Richard. Mais ça, M6 ne le relève pas. Pas plus qu’elle ne peut expliquer comment fera Patricia pour assurer sa tâche avec un quart d’heure de travail effectif en moins puisque c’est le temps qu’elle doit normalement prendre pour ses déplacements.  A moins que ne ce soit au détriment des clients ?
Mais le plus gros reproche que l’on peut faire à notre entrepreneur à la tête de la 1ère entreprise de services de France et ses 140 agences, forte de ses 27 000 clients, c’est que ses salariés doivent attendre cette émission pour accéder à leurs souhaits d’évolution. Heureusement, il suffit d’appuyer sur le bouton M6 de l’ascenseur social pour voir leurs souhaits exaucés. Le spectateur ne manquera pas d’être impliqué, car si chacun d’entre nous faisait appel à O2, cette entreprise pourrait peut-être enfin proposer des temps pleins à ses puéricultrices. Ou embaucher sans aucune qualification, comme elle fait avec ce demandeur d’emploi, de parfaits inconnus pour leur confier les maisons, les jardins ou pire, les enfants de ses clients ? Et déléguer à de jeunes diplômés, sans aucune formation interne particulière le recrutement de ces nouveaux collaborateurs, comme on le voit dans l’une des agences ? Enfin, nous ne saurions que trop conseiller à notre super Pdg de débarrasser la table après le déjeuner avant de retourner travailler, ou du moins de le proposer au collègue qui l’a généreusement invité,  et surtout de ne pas se vautrer sur le lit dans sa chambre d’hôtel, les chaussures au pied. Un patron se doit d’être exemplaire, le respect du travail des autres est la première des qualités ...
Guillaume Richard au Salon des services à la personne en 2011 :
Sur cette émission, voir également l'article de Management de Mars 2012.

lundi 18 février 2013

Le travail dans les arrières cuisines d’un palace parisien après la guerre : Les caves du Majestic, film de Richard Pottier (1945)


D’un point de vue purement cinématographique, il n’est pas certain que cette version de l’un des romans policiers de Georges Simenon passe à la postérité, elle offre cependant un portrait original  du commissaire Maigret. Le célèbre policier, interprété cette fois par Albert Préjean, est tout autre que l’enquêteur posé et réfléchi qu’il est donné de voir habituellement : ici, il n’hésite pas à séduire, à se faire passer pour un truand, à faire le coup de poing, et même à mettre sur pied un jugement de Salomon, autour d’un dîner où il rassemble le père putatif d’un enfant et son père naturel.
Sur les conditions de travail dans les bas-fonds des palaces parisiens, un métier spécifique est identifié, celui de « cafetier », dont la tâche consiste à préparer les boissons chaudes à toute heure de la journée. Il commence très tôt, dès 6 heures du matin, afin de préparer les petits déjeuners, et doit pointer, comme à l’usine. Le retard d’une dizaine de minutes de Donge, l’un de ces cafetiers, sera d’ailleurs l’un des éléments déterminants dans l’enchaînement des faits, le matin du crime.

Pendant la journée, c’est par un système pneumatique que les commandes sont adressées à Ramuel,  le contrôleur du Majestic, une espèce de surveillant général cloitré derrière un bureau vitré d’où il peut tout observer. Il les transmet lui-même au personnel des cuisines ou à Donge, qui tient ses cafetières et chocolatières au chaud, dans le four d’une cuisinière. La journée se termine tardivement, car bien que l’on soit loin des conditions de travail d’avant-guerre décrites par Georges Orwell dans « Dans la dèche à Paris et à Londres » dont nous parlerons prochainement, la semaine de 35 heures n'est pas à l'ordre du jour.
Dans "Les caves du Majestic", ce film de Richard POTTIER, et parmi les autres métiers spécifiques de ces grands hôtels de l'époque, largement occupés par des résidents permanents, il faut aussi noter celui de danseur. Parfois appelé "taxi boy", dont le rôle était de distraire les femmes laissées seules par leurs maris éloignés de la capitale par un voyage d'affaires, ou partis rejoindre leurs maîtresses à deux pas d'ici. 
Le roman de Georges Simenon devrait nous apprendre plus sur les conditions de travail de l'époque dans le secteur de l'Hôtellerie-restauration.


dimanche 10 février 2013

Un téléfilm allemand sur le harcèlement au travail sur Arte


Nonobstant les différences culturelles existant entre nos deux pays, à l’instar de la France, l’Allemagne est également touchée par le problème du harcèlement au travail. Le mal être que subissent les salariés en entreprise ne devrait donc rien à notre tempérament latin, c’est le premier enseignement de ce téléfilm d’outre Rhin sobrement intitulé « Harcèlement » (Mobbing), diffusé récemment sur Arte dans le cadre d'une soirée Thema.
L’histoire narre la lente déchéance professionnelle d’un cadre d’un service culturel d’une municipalité allemande, marié et père de deux enfants. Le scénario est plutôt bien ficelé, la pression monte progressivement, bien que dans la réalité l’évolution de ce genre de phénomène soit plus sournoise. Ici, les événements sont prévisibles, de l’annonce de l’arrivée d’une nouvelle responsable de service, au simulacre de réintégration du principal protagoniste après son licenciement pour faute lourde, en passant par le départ d’un collègue que Jo  prendra comme une véritable trahison.
Les symptômes décrits  sont assez caractéristiques de cette situation : perte d’estime de soi et  dépression qui entraîneront alcoolisme, violence conjugale, verbale et même physique exacerbée par l’incompréhension d’Anja, l’épouse de Jo. Elle fait pourtant preuve d’une extrême lucidité. En parlant par exemple de la responsable tyrannique que l’on ne verra jamais, en ces termes : « Elle ne vous voit pas comme une menace ? ». Ce qui rappelle immanquablement le syndrome du « petit chef ».
Comme l’écrit Isabelle Poitte dans Télérama, « l’agresseur n’a pas de visage » ce qui accentue l’impression d’impuissance de la victime. La parti pris de montrer la déchéance depuis la cellule familiale et essentiellement au travers du regard de l’épouse peut rappeler dans un autre contexte la position de Brigitte (Barbara Schulz) dans un autre téléfilm, français cette fois, « Seule » dont nous avons parlé dans cet article, l’un des plus consultés de notre blog.

"Harcèlement" de Nicole Weegman (Mobbing, Allemagne - 2012) avec Susanne Wolff et Tobias Moretti.

lundi 4 février 2013

"La Charrette", une chanson de Florent Marchet

La relation au monde de l'entreprise n'est pas toujours évidente, dans cette chanson de Florent Marchet, un artiste d'origine berruyère. Si, dans le refrain, il est bien question de "charrette", un terme actuellement moins usité, mais employé à l'origine pour désigner la liste des salariés d'une entreprise touchés par un plan de licenciement colectif, seul le mot "usine" trouvé dans le dernier couplet se rapporte à l'entreprise. Les références à la famille et aux enfants peuvent laisser poindre une situation dramatique, mais ce sentiment est contrebalancé par un départ en vacances et des promesses de ballade en forêt, plus proches d'un départ en préretraite qu'un licenciement pur et dur.
Pour retrouver les paroles, fautes d'orthographe incluses, consulter le site www.www.parolemania.com.
Dans les années 70 et 80, "faire partie de la charrette" prenait souvent un ton dramatique, la société n'était pas encore rompue aux nombreuses suppressions de postes, et l'expression elle même n'était pas sans rappeler l'image des condamnés conduits à l'échafaud dans ce véhicule hippomobile.
Aujourd'hui, dans le monde de l'entreprise, le terme "charrette" s'emploie pour qualifier la difficulté à faire face à une échéance, pour, par exemple, terminer un projet dans les temps. D'après  wikitionnary.org l'éthymologie en est d'ailleurs très précise.

Nous vous conseillons cette video de "La charette" un titre aux sonorités entraînantes :

mercredi 30 janvier 2013

Conséquence du harcèlement en entreprise dans une série policière française (La Crim' - 2006)



La Crim’ est une série policière française qui a été diffusée sur France 2 entre 1999 et 2006. De conception assez moderne, mais faisant la part belle à l'histoire des protagonistes et à leurs relations entre eux, les intrigues suivaient souvent la même trame avec un ou des premiers suspects qui finalement étaient innocentés au détriment des vrais coupables, avec plus ou moins de rebondissements.
Parmi les principaux interprètes figuraient Clotilde de Bayser puis Isabel Otero, dans le rôle du commandant en chef,  et, toujours du côté des policiers Jean-François Garreaud, commandant "vieille france", Dominique Guillo en séducteur, Didier Cauchy, policier instable, Teco Celio flic au comportement tutoyant le proxénétisme ou encore Agathe de La Boulaye ou Vanessa Lhoste.
Les crimes commis concernaient le milieu du banditisme, ou étaient conditionnés par des motifs financiers, des affaires de coeur ou de famille. Un épisode a pris cependant pour cadre le monde de l'entreprise, le 3ème de la 6ème et ultime saison en 2006, intitulé très simplement "Esprit d'entreprise". L'histoire débutait par le suicide d'une cadre d'une entreprise parisienne, qui se défenestre. Les soupçons se portent sur son ex-mari, puis sur son supérieur hiérarchique aux méthodes managériales tyranniques. L'équipe de La Crim' prouvera qu'il s'agit bien de la conséquence d'un harcèlement, mais devra d'abord surmonter la loi du silence qui règne dans ce genre de situation. Nous conservons le souvenir d'un scénario et d'une interprétation réaliste sur un sujet qui n'est pas sans rappeler l'excellent téléfim "Seule" que nous avons déjà traité dans ce blog.
Enfin, pour cet épisode réalisé par Eric Woreth , figuraient au générique les acteurs suivants : Christian Charmetant, Thierry Godard et Nathalie Grandhomme.

mardi 15 janvier 2013

Cinéma : Mammuth, pas une retraite de réussie pour Depardieu avant sa retraite de Russie

Avant sa retraite en Russie dont la presse s’est fait largement l’écho, Gérard Depardieu était à l’affiche d’un film qui ne traitait pas du monde du travail, mais de la fin de carrière, et donc du départ à la retraite. Bien que réalisé par les fantasques auteurs de Groland, la mythique émission de Canal +, le sujet de la retraite est abordé dans un premier temps sobrement, bien servi par un Gérard Depardieu dans le rôle de Serge Pilardosse, ouvrier des abattoirs, et Yolande Moreau, qui joue son épouse, elle-même employée de grande surface. Les premières scènes apparaissent très réalistes, les gestes de Pilardosse maniant la scie ou le couteau pour couper la viande sont précis, les situations vécues par son épouse dans le supermarché qui l’emploie sont plausibles, comme par exemple le stress généré par sa peur de « finir » au rayon poissonnerie.
Le départ à la retraite de Pilardosse reste crédible et en rien caricatural, n’était-ce la teneur du cadeau qui lui est remis à cette occasion, un puzzle, et le fait que le bénéficiaire ignore en tout point ce qu’il va percevoir.  Dans la réalité, le salarié demande une situation au regard de la retraite à la CARSAT (ex-CRAM) ce qui détermine son choix de faire valoir ses droits ou pas.
Notre principal protagoniste se retrouve dans une situation compliquée puisque ses anciens employeurs ne l’ont pas tous déclaré et versé les cotisations correspondantes aux caisses de retraite obligatoires ou complémentaires. La quête de ses points de retraite sera l’objet d’un road movie qui l’ emmènera sur la route de son passé au travers de scènes surnaturelles dans lesquelles les réalisateurs, Benoît Delépine et Gustave Kervern laissent libre cours à leur imagination, dans l’esprit des Groland.