L’affaire LIP telle qu’on l’évoquait dans les journaux
télévisés ou à la radio à l’époque, a fait grand bruit . Les évènements ont
débuté le 12 juin 1973, à l’annonce d’un plan de licenciement touchant les ouvriers de LIP, un
fabricant de montres de Besançon. Tous les éléments d’une dramatique
sociale sont réunis : l’entreprise est au plus mal, au cours du Comité d’Entreprise,
plutôt houleux, des ouvriers trouvent
dans une serviette arrachée à l’un des
administrateurs, un papier qui fait état d’une prévision de 480 licenciements.
C’est un autre administrateur qui sera séquestré au cours d’une nuit pendant
laquelle les salariés découvriront le projet de suppression de l’échelle mobile
des salaires et leur blocage. Les syndicats, encore sur la lancée de mai 68, s’impliqueront
dans la lutte, le gouvernement également, avec différents projets de relance ou
de reprise, les ouvriers eux-mêmes essaieront de s’accaparer l’outil de
production pour un redémarrage en autogestion. Le mouvement prendra une
dimension régionale, avec des mouvements de grèves touchant d’autres
entreprises du Jura, une manifestation de plus de 100 000 personnes dans
les rues de Besançon, et même des arrestations suite à la tentative d’occupation
de l’usine. C’est la première fois qu'une affaire fut autant médiatisée, elle
annonçait malheureusement le début d’une série qui se poursuit encore aujourd'hui au
travers des fermetures récentes de sites de fabrication.
C’est cette affaire que retrace Dominique LADOGE dans le
documentaire (ou docu-fiction ?) « L’été des LIP » qui sera
diffusé samedi 5 mai 2012 sur France 3 à 20 h 35. Ce film a obtenu le prix du
meilleur réalisateur et le Pyrénées d’or de la meilleure fiction au 13ème Festival de créations télévisuelles de Luchon en 2011.