mardi 4 décembre 2012

Festival du film de Turin : un prix du film ouvrier et Ken Loach refuse une récompense

Le réalisateur britannique Ken LOACH a refusé le Grand Prix que souhaitait lui décerner le jury du Torino Film Festival, en réaction au traitement réservé au personnel de nettoyage et de gardiennage du Musée du Cinémade Turin, associé à ce festival cinématographique turinois. Les salariés se sont vus obligés de signer de nouveaux contrats de travail, avec une baisse de salaire, suite à la reprise par une société extérieure de leurs prestations. Deux d’entre eux ont été licenciés suite à leurs protestations, ce sont des syndicats qui ont prévenu le maître, lui-même très impliqué dans la défense des travailleurs. Il a par exemple réalisé Bread and roses, qui traitait de la révolte de femmes et d’hommes de ménage mexicains employés à Los Angeles.

Le festival  du film de Turin distingue entre autres une oeuvre à caractère ouvrier ; cette année c'est le film Nadea e sveta de l'italienne Maura DELPERO qui a été primé.

mercredi 21 novembre 2012

"Building" : une pièce de théâtre sur le monde de l'entreprise

Réalisée par Catherine SCHAUB, cette pièce est interprétée entre autres par Leonore CONFINO, qui en est l'auteur. L'histoire se déroule succivement dans chacun des étages  d'un bâtiment de 13 étages, occupés par les services de Consulting Conseil, l'entreprise qui occupe ce building qui donne le titre de ce spectacle. Les jeux de scènes sont vivants, parfois chantés, toujours rythmés de manière à faire ressentir la pénibilité du travail et le stress latent subi par les différents salariés de l'entreprise : hôtesses, comptables, agents d’entretien, cadres, directeurs des ressources humaines, chargés de communication ... Les dialogues et l'interprétation semblent mettre habilement en évidence la déhumanisation provoquée par la pression induite par la recherche permanente d'atteinte des objectifs impulsée par les actionnaires.

Faute d'avoir vu cette pièce qui fut montée début 2012 au Théâtre Mouffetard malheureusement fermé maintenant, et cher à Pierre SANTINI, nous recommandons cette excellente  analyse sur Voilà le travail le blog d'Elsa FAYNER consacré au monde du travail, et dont l'une des catégories se penche plus particulièrement sur le monde du travail dans la Culture. Elsa FAYNER est par ailleurs responsable de Rue89-Eco depuis mars 2012.

Pour voir la bande annonce :

 



"Building" - Théâtre Mouffetard, à Paris - Coproduction Les Productions du Sillon (compagnie en résidence au Théâtre de Poissy), la Fédération d’Associations de Théâtre Populaire, le Théâtre de Poissy, le Théâtre de Saint-Maur, le Théâtre Montansier et Act.
De Leonore CONFINO - Mise en scène Catherine SCHAUB
avec Bruno Cadillon, Léonore Confino, Olivier Faliez, Yann de Monterno, Miren Pradier
création musicale R. Jéricho et Aldo Gilbert – chorégraphies Magali B. – scénographie Sophie Jacob – Lumières Vincent Grisoni et Marc Gingold – costumes Julia Allègr



samedi 10 novembre 2012

Table-ronde/débat "DRH & Cinéma : une profession au banc des accusés ?" à l'IGS le 14 novembre 2012

Le Groupe IGS est une école en management,  gestion des ressources humaines, commerce, marketing ...basée sur le concept d’Université Professionnelle Internationale. Elle dispose d'un CFA qui propose des cursus en apprentissage. Un groupe de 22 apprentis du CFA IGS en Cycle Master Pro 2 « Ressources Humaines » a participé à une étude menée depuis un an sur la vision du rôle du DRH, le Directeur des Ressources Humaines, qu'offre le cinéma.

Les résultats de ces travaux seront présentés le 14 novembre prochain au cinéma "L'Archipel", 17 Boulevard de Strasbourg - Paris 10 ème, sous forme d'un court-métrage, suivi d'un débat auquel participeront entre autres le romancier et réalisateur Gérard Mordillat dont nous parlerons prochainement dans ce blog au sujet du téléfilm "Les vivants et les morts" et le journaliste David ABIKER. Ce dernier a d'ailleurs vanté sur son blog la qualité de nos publications à partir desquelles il se soit semble-t-il documenté pour préparer son intervention. Un honneur qui nous est fait tant nous apprécions la passion, l'esprit et la  truculence de ce chroniqueur.

Pour s'inscrire, il suffit de cliquer sur ce lien.

dimanche 21 octobre 2012

Les états d’âme d’un cadre commercial des années 50 dans "La modification" de Michel BUTOR


Dans ce roman de 1957 écrit par Michel BUTOR pour lequel il obtint le prix Renaudot, la profession du principal protagoniste n’est qu’un prétexte. Celui de voyages réguliers entre Paris et Rome où se trouve le siège de la Scabelli, la firme de machines à écrire dont notre personnage est le responsable commercial pour l’hexagone. L’ensemble du récit qui se déroule dans le train lors d’un voyage entre les 2 capitales sera l’objet d’une longue réflexion sur l’issue d’une relation que Léon Delmont entretient avec Cécile, une jeune italienne. Partant de la gare de Lyon avec la ferme intention de lui annoncer qu’il “l’installera” à Paris pour vivre avec elle, abandonnant femme et enfants, le voyage jusqu’à Stazione Termini l’amènera  à modifier ses desseins comme l’indique le titre de ce livre.
Sur son métier nous n’apprendrons que peu de choses, si ce n’est qu’il rencontre des clients à l’occasion de repas d’affaires et qu’il visite ses commerciaux disséminés sur le territoire français. Ce que l’on peut noter toutefois, ce sont ses états d’esprit, à l’occasion de rares passages, comme par exemple page 145 (editions de Minuit Coll. “Double” 1980) :
“... parce que chaque fois plus amère encore la différence s’affirmait entre cette vie plus libre et plus heureuse dont l’air romain vous avait donné l’espérance, et l’oppression, la charge parisienne sous laquelle elle s’enfonçait, parce que chaque fois vous lui apparaissiez vous trahir un peu plus vous même à Paris dans cette occupation de plus en plus fructueuse finacièrement, encore que celà ne dapassa point, certes des limites fort contraignantes et dont vous vous efforciez de plus en plus de vous cacher l’absurdité, abandonnant à chaque fois, à chaque relation commerciale que vous invitiez à dîner, un peu plus de votre fierté et de votre sens ancien, prenant peu à peu leurs rires bas, leurs lieux communs moraux ou immoraux, leurs expressions pour désigner les employés, les concurrents, la clientèle, vous avilissant, vous aplatissant devant ce système qu’autrefois vous ne faisiez au moins que pactiser, dont vous pouviez vous détacher au moins en paroles, et puis pendant un certain temps, au moins dans vos paroles avec elle (Henriette, son épouse), vous y livrant maintenant un peu plus aveuglément chaque fois en prétendant toujours que c’atait à cause d’elle, que c’était pour qu’elle pût être mieux installée, avoir ce bel appartement, pour que les enfants fussent mieux habillés, pour qu’elle neût rien à vous reprocher comme lui disiez autrefois, avec ironie au début, vous éloignant de plus en plus de vous et d’elle.”
Plus loin, Léon semble reconnaître sa jeunesse en la personne d’un passager du train qu’il appelle Pierre, et qui voyage amoureusement avec une jeune femme que notre cadre commercial baptise Agnès. C’est en adoptant ce parallèle et avec une réflexion sur le temps qui passe et le sens de la vie qu’il exprime à nouveaux ses états d’âmes (page 192, même édition) :

« Dans dix ans que restera-t-il de vous, de cette entente, de cette joie qui nie la fatigue, qui en fait une délicieuse liqueur que vous commencez déjà à savourer. Qu’en restera-t-il lorsque les enfants seront venus, lorsque vous Pierre, vous aurez avancé dans votre carrière peut-être aussi stupide que la mienne ou pire, lorsque vous aurez sous vos ordres quantités d’employés que vous paierez trop peu parce qu’il faudra bien que la boîte marche et que, vous, ce n’est pas la même chose, lorsque vous aurez cet appartement dont vous rêvez, quinze place du Panthéon. »
Au passage, on aura pu relever, déjà à l’époque, l’emploi avec un sens péjoratif de l’expression « boîte » pour désigner l’entreprise.

dimanche 30 septembre 2012

Marie-Line un film de Mehdi Charef : Muriel Robin chef d'équipe dans le nettoyage industriel


Ce n'est pas un rôle comique qu'interprète Muriel Robin dans Marie-Line, mais bien un personnage dur, confronté à des "injonctions contradictoires", comme on dirait dans le monde réel du  travail. car au fond, Marie-Line n'est pas si méchante, et même humaine, elle le montrera dans quelque occasion. Mais pour avoir un emploi de chef d'équipe dans un équipe chargée du nettoyage d'un supermarché la nuit, elle doit jongler avec les compromis mais aussi faire face aux injonctions contradictoires comme on les rencontre dans le monde réel du travail. Prendre une carte du Front National, par exemple,  pour satisfaire ses employeurs, et en conséquence se faire traiter de raciste, rudoyer ses collègues d'origine étrangère en situation irrégulière, toujours sous la menace d'une descente de police. Et en tant que chef d'équipe, s'assurer que le travail est fait correctement, assumant ici la fonction de "petit chef", pris entre le marteau et l'enclume, tel que le définit Maurice Thévenet dans son livre "Quand les petits chefs deviendront grands".
Le film de Mehdi Charef n'est pas sans rappeler Bread and roses de Ken Loach, déjà traité sur ce blog (voir cet article). Les deux fictions traitent des problèmes de travailleurs immigrés en situation régulière, dans un secteur d'activités identique, le domaine du nettoyage, mais l'oeuvre du maître britannique se veut plus politique, voire militante.


samedi 25 août 2012

"Un homme jetable" de Aude Walker obtient le prix du Roman social


C'est en juin dernier que l'AFPA (Association pour la formation Professionnelle remettait son 1er prix du roman social. Une distinction qui honore "Un homme jetable" (Editions du moteur) oeuvre d'une jeune auteur, Aude Walker, 31 ans. Son livre raconte le parcours d'une jeune homme de 20ans qui sillonne la France pour réaliser des missions d'interim au sein de différentes centrales nucléaires. La coprésidente du Jury, Joy Sorman, romancière, a salué le "travail romanesque" de l'écrivain, tout en soulignant que te texte "donne à voir une réalité sociale assez méconnue: le travail dans une centrale nucléaire". De son côté Aude Walker a apprécié cette récompense qui pour elle, constitue "un magnifique écho à la volonté de casser ce réflexe très français, qui consiste à ne pas laisser le roman et la littérature se mêler de la société".
Le comité de lecture de ce tout nouveau prix littéraire était composé d'une centaine de professionnels de la formation et de personnes en formation à l'AFPA, dont le directeur, Philippe CAÏLA estime que cet organisme "est légitime à susciter un prix sur le roman social".

Sept ouvrages récents ont été soumis au jury coprésidé par Claude Alphandéry, président d'honneur du Laboratoire de l'Economie Sociale et Solidaire, et Martin Hirsch, président de l'Agence du Service Civique.
Toutes les informations concernant ce Prix du roman social sont disponibles sur le site prixduromansocial.com.
 


mardi 17 juillet 2012

Le travail dans la chanson française, quelques morceaux choisis


Dans la chanson d’expression française, le travail est plus une source de lamentation que de satisfaction. Dans une chanson popularisée par Julien Clerc ou reprise entre autres par Alpha Blondy, le chanteur cajun ZacharyRichard préfère adopter une vie de bohème car « Travailler c’est trop dur et voler c’est pas beau ».  Plus récemment, le groupe Pink Martini nous avouait «  je ne veux pas travailler … », un titre écrit à partir du texte « Hôtel » de Guillaume Apollinaire, ce qui peut expliquer le côté « rétro » de l’interprétation. Dans un registre plus populaire, Henri Salvador nous enseigne ironiquement en 1965, que « le travail c’est la santé » mais que « ne rien faire, la conserver ». Si la chanson n’est pas d’une grande portée philosophique, elle aborde cependant la question de l’intérêt de sacrifier une vie entière au labeur pour finalement ne pas en profiter, et fustige aussi le stress des hommes d’affaires. Dans une approche similaire, Gérard Rinaldi, récemment disparu, compose en 1971 avec Luis Rego le fameux « Merci patron » interprété par leur célèbre groupe Les Charlots. Cette fois, les ouvriers remercient leur employeur de leur permettre de souffrir, ils s’avouent honteux de lui prendre de l’argent en contrepartie, et vont même jusqu’à lui proposer d’inverser leurs rôles.
Enfin, et si la relation au travail est moins flagrante, on pourra noter le « Poil dans la main, payé à rien foutre » de Jacques Higelin qui dans ce texte encourage au farniente plus qu’à s’élever contre le travail en lui-même.
Quelques extraits :
Travailler c’est trop dur (interprétée par Zachary Richard)


Zachary Richard - Travailler c'est trop dur par RollingPat

Merci patron (Les charlots)

Les Charlots - Merci patron par Salut-les-copains



Le travail dans la chanson avec La Cité des Sciences et le Hall de la Chanson


L'origine ou la raison ne sont pas clairement identifiés, mais la Cité des Sciences et Le Hall de la chanson se sont associés pour proposer une page contenant, selon leurs termes "un florilège d'oeuvres musicales évoquant les liens entre chansons et travail". Une sélection intéressante à retrouver à cette adresse.

dimanche 10 juin 2012

Bread and Roses : Ken Loach retrace la lutte de travailleurs clandestins aux USA

Nul besoin de présenter Ken Loach, le cinéaste britannique, auteur de plusieurs films à connotation sociale. "Bread an roses" (Du pain et des roses) présente la particularité de se situer non pas en Angleterre, mais à Los Angeles. L'histoire se déroule dans les années 90 et raconte la lutte que mène des agents de nettoyage de grands buildings pour faire reconnaître leurs droits. C'est avant tout de la dignité que réclament ces travailleurs immigrés, des femmes essentiellement, qui faute d'une situation régulière doivent supporter tous types de brimades. Un jeune syndicaliste maladroit sera le catalyseur d'un mouvement social qui contribuera à améliorer les conditions de travail de ces esclaves d'un nouveau genre. "Bread an roses", inspiré d'une histoire vraie, emprunte son titre à un slogan d'un mouvement ouvrier dont le nom est tiré du titre d'un poème de James Oppenheim (1911).

mardi 1 mai 2012

Un feuilleton médiatico-social des années 70 dans une fiction télévisée : l’affaire LIP


L’affaire LIP telle qu’on l’évoquait dans les journaux télévisés ou à la radio à l’époque, a fait grand bruit . Les  évènements ont débuté le 12 juin 1973, à l’annonce d’un plan de licenciement touchant les ouvriers de LIP, un fabricant de montres de Besançon. Tous les éléments d’une dramatique sociale sont réunis : l’entreprise est au plus mal, au cours du Comité d’Entreprise, plutôt houleux, des ouvriers trouvent dans une serviette  arrachée à l’un des administrateurs, un papier qui fait état d’une prévision de 480 licenciements. C’est un autre administrateur qui sera séquestré au cours d’une nuit pendant laquelle les salariés découvriront le projet de suppression de l’échelle mobile des salaires et leur blocage. Les syndicats, encore sur la lancée de mai 68, s’impliqueront dans la lutte, le gouvernement également, avec différents projets de relance ou de reprise, les ouvriers eux-mêmes essaieront de s’accaparer l’outil de production pour un redémarrage en autogestion. Le mouvement prendra une dimension régionale, avec des mouvements de grèves touchant d’autres entreprises du Jura, une manifestation de plus de 100 000 personnes dans les rues de Besançon, et même des arrestations suite à la tentative d’occupation de l’usine. C’est la première fois qu'une affaire fut autant médiatisée, elle annonçait malheureusement le début d’une série qui se poursuit encore aujourd'hui au travers des fermetures récentes de sites de fabrication.
C’est cette affaire que retrace Dominique LADOGE dans le documentaire (ou docu-fiction ?) « L’été des LIP » qui sera diffusé samedi 5 mai 2012 sur France 3 à 20 h 35. Ce film a obtenu le prix du meilleur réalisateur et le Pyrénées d’or de la meilleure fiction au 13ème Festival de créations télévisuelles de  Luchon en 2011.

jeudi 12 avril 2012

A la télévision : quand la success série "Bref" s'attaque à l'entreprise

Chaque année l'équipe du Grand Journal de Canal + révèle au moins un nouveau talent, Miss météo, humoriste, chroniqueur ... ou un nouveau format de chronique. Bref, cette année c'est justement cette chronique décalée  mais pleine de bon sens qui s'assure un buzz incomparable. Signe tangible de ce phénomène, la chronique est largement parodiée sur le net. Un des épisodes fait évoluer le principal personnage dans le monde de l'entreprise, plus précisément dans un environnement de bureaux. La critique est astucieuse, tout en étant drôle, et concentre quelques comportements typiques observable dans le monde du travail. Bref ... "j'ai eu un job ..."

mardi 3 avril 2012

Les effets de la crise économique dans les années 1970 : "Il ne rentre pas ce soir", une chanson d'Eddy Mitchell

Déjà en 1978, "Schmoll", alias Eddy Mitchell relatait le désarroi des cadres suite à la perte de leur emploi. La crise économique des années 70 est passée par là, et si les ouvriers sont les premiers touchés, comme le chantait Bernard Lavilliers dans Mains d'or, les cols blancs ne sont pas épargnés. Prémices de la mondialisation, comme l'explique "Le grand chef du personnel", "Une multinationale s'est offert notre société". Autant que le manque de ressources financières et le spectre du chômage à un âge délicat, "Etre chômeur à son âge - C'est pire qu'un mari trompé", c'est la perte du statut que doit subir ce cadre : " Fini le golf et le bridge - Les vacances à St Tropez - L'éducation des enfants - Dans la grande école privée". Il faut dire qu'à l'époque, la perte de son emploi constituait une véritable opprobre, la même que celle qui touchait les couples qui se séparaient ou divorçaient. Ce qui explique peut-être le parallèle avec "le mari trompé". Les conséquences de ce drame social ne sont pas connues, tout peut être imaginé, puisque "il ne rentre pas ce soir".

dimanche 11 mars 2012

De mémoire d'ouvriers : le nouveau film de Gilles PERRET



Dans la veine, semble-t-il de son excellent Ma mondialisation, Gilles Perret propose un nouvel opus de son  histoire sociale française, sous le prisme de l'histoire industrielle de la Savoie, et, de nouveau des effets de la globalisation sur cette région.
Pour Telerama, le film présente "des témoignages forts, en particulier ceux des travailleurs âgés qui ont connu des conditions de travaildures, mais aussi la vigueur d'une solidarité aujourd'hui disparue", mais le magazine culturel national regrette " une facture un peu vieillotte, façon ORTF, qui en aténue la portée".

Pour Le Monde, l'oeuvre de Perret "repose sur la repose sur la parole, d'autant plus forte qu'elle est ancrée dans l'histoire locale, d'historiens et d'ouvriers", et "raconte l'épopée d'une vie rude mais solidaire où le paternalisme patronal, les revendications sociales, la fierté du travail, le cosmopolitisme universaliste, la foi dans le progrès, la dignité d'une retraite durement gagnée façonnaient une culture spécifique". Des valeurs submergées par "la puissance dissolvante du libéralisme économique et du capitalisme mondialisé", au profit d'actionnaires "invisibles et omnipotents" dont les ravages sont visibles en Savoie : "usines démembrées, travail dévalorisé en faveur de la seule logique du profit, ouvriers précarisés et démotivés".

Le site officiel du film : De mémoire d'ouvriers


jeudi 5 janvier 2012

Le lipdub, une video d'entreprise réalisée par les salariés

Nous ne sommes plus dans le champ de la fiction, mais plutôt dans la communication interne. Créé à l'initiative d'un ou de plusieurs salariés, ou par la direction de l'entreprise dans le cadre de sa politique de communication interne, le lipdup est une video réalisée généralement en plan séquence dans laquelle les collaborateurs exécutent avec plus ou moins de brio une chorégraphie. Le secret de la réussite réside dans le choix de la musique qui servira de support ; le titre doit être entraînant. Au niveau managérial, le lipdup a un effet fédérateur, c'est un bon outil de "team building" pour peu qu'il ne laisse aucun salarié en marge du projet. En externe, c'est un formidable outil de communication. Si le lipdup de l'UMP, très décrié en son temps ou celui du medef restent anecdotiques, l'un des plus exemplaire et des plus visionnés reste celui du Groupe Beaumanoir, plus connu dans le monde du prêt à porter avec ses marques "Patrice Breal", "Bonobo", "Cache cache", "Scottage", "Morgan" ou "La City".


Moins connu, celui du fabricant de cosmétique SHISEIDO ne manque pas d'intérêt.



Enfin, celui d'IKEA en Espagne associe la culture ibérique et un très bon titre musical avec la spécificité de la culture de l'enseigne d'équipement de la maison suédoise.