mercredi 31 août 2011

La personne aux deux personnes : conditions de travail au cinéma

Toujours dans le contexte professionnel, "La personne aux deux personnes" avec Daniel AUTEUIL et Alain CHABAT, utilise par contre les ressorts du fantastique. A la suite d'un accident de voiture, l'esprit d'un chanteur ringard des années 80 investit le cerveau d'un modeste employé de la COGIP, Jean-Christian RANU. Celui-ci, "placardisé", fomente la nuit des vengeances oniriques. Gilles GABRIEL, le chanteur, ou plutôt son âme, pense être arrivé en enfer, mais en vérité c'est l'enfer des bureaux d'une entreprise de la défense et son univers impitoyable.
Car chacun est "seul au milieu des autres", comme la DRH (
Marina FOIS) qui se démène pour faire sa place dans le cadre de la fusion de la COGIP avec un groupe hollandais. Et même au cours d'un séminaire de motivation collective (team building), chacun ne peut compter que sur lui même. Sauf notre "petit comptable" coaché par Gilles GABRIEL. Ce dernier saura-t-il, de son côté redevenir un chanteur "in" ?Nicolas et Bruno, les réalisateurs qui étaient les adaptateurs de "The Office" avec François BERLEAND, ont pris le parti de la comédie humaine, avec pour décor le monde de l'entreprise. Une entreprise en rien fraternelle et citoyenne, remplie de codes, qui "placardise", et dans laquelle les salariés passent 70 % de leur temps éveillé.Courrier Cadres Juin 2008 - Eric NAHON.

mercredi 17 août 2011

Conditions de travail dans la chanson : l'industrie métallurgique pour Yves Montand et Bernard Lavilliers

Les références à l'industrie lourde sont certainement nombreuses, mais puisqu'il faut bien commencer, nous commencerons par une simple allusion à la condition du "tourneur chez Citroën", évoquée par Yves Montand dans "Les grands boulevards (Paroles: Jacques Plante. Musique: Norbert Glanzberg   1952 © MCA Caravelle). "Pas riche à millions" et ne pouvant pas se "payer des distractions" du moins " pas
Tous les jours de la semaine", son plaisir "dès le travail fini" est d'aller se promener sur les grands boulevards pour y jouir du spectacle de la rue.


Yves Montand - Les grands boulevards par Salut-les-copains

Plus près de nous, Bernard Lavilliers, fils d'ouvrier qui a lui même travaillé à la Manufacture d'armes de Saint-Etienne, nous chante la complainte d'un sidérurgiste dont l'entreprise a fermé, mais qui voudrait, comme le dit le refrain "Travailler encore" l'acier rouge de ses "Mains d'or" qui donnent le titre à ce succès de 2001.
Malgré des conditions de travail pénibles, "J'ai passé ma vie là - dans ce laminoir, Mes poumons - mon sang et mes colères noires", la perte de l'emploi est dramatique. Perte du moyen de subsistance, peu rémunérateur, "J'me tuais à produire, Pour gagner des clous", perte de statut social , "J'peux plus exister là, J'peux plus habiter là" ou "Je sers plus à rien - moi Y'a plus rien à faire" , la logique financière est pourtant implacable, la fabrique doit fermer "Tombés sur le flan - giflés des marées
Vaincus par l'argent - les monstres d'acier" et les effets demeurent incompréhensibles pour les ouvriers : " Quand je fais plus rien - moi Je coûte moins cher - moi Que quand je travaillais - moi D'après les experts"


Bernard Lavilliers - Les Mains D'Or par Bernard-Lavilliers